Janvier
Un froid à geler les os. Ça au moins ça n'a pas changé. Mais j'ai plus d'épaisseur sur le dos que lors de mon départ il y a 5 ans, ça aide à supporter.
Mon régiment est situé à une dizaine de kilomètres d'un petit village en Sibérie orientale. C'est bientôt le nouvel an orthodoxe mis comme je suis arrivée récemment, je n'ai pas eu le droit à une permission. Je m'en moque, je n'ai personne à qui rendre visite. A part peut-être la directrice.
Je dois lui écrire quand même pour lui dire comment je vais. Je la connais, elle 'inquiète facilement et savoir que j'entrais dans l'armée l'a mise dans tous ses états.
Nous ne sommes que deux filles pour une quarantaine de garçons. Pour le moment, ils nous laissent tranquille simplement parce que nous aussi nous maintenons nos distances. Frères d'armes mais pas trop.
Le colonel qui dirige la base est un vieux routard de l'ancienne école. Il est dur, il ne laisse rien passer. Tant mieux, j'aime cet état d'esprit, ça permet de se concentrer sur sa tâche. Je crois quand même qu'il m'aime bien, il fait attention à nous. Mais il crie souvent très fort à ça m'impressionne. J'ai toujours eu peur des cris.