[1998 -Mars] Brian et Alydrina au lac Baikal

Brian était à Irkoutsk depuis quelques semaines. Il avait pu s’habituer au quartier dans lequel il vivait. Il avait aussi pu avoir un premier contact visuel avec Alydrina. Elle ne l’avait pas aperçut mais lui il avait pu la regarder tout son saoul.

Régulièrement, elle allait au Lac Baikal se promener certainement pour se détendre. C’est là qu’il allait entamer leur rencontre. Il s’était passé un petit mois qui lui avait permit de poser son personnage dans le pays. Toutes les infos que pouvaient chercher le FSB. On avait rien inventé, sauf qu’il n’avait pas été viré de l’armée du moins pas définitivement. Il avait été légalement engagé par une société américaine, elle-même sous contrat avec une société russe.

Brian était assis sur le mur qui longe le lac Baikal à Listvianka. C’est l’après midi, il fait très froid, heureusement aujourd’hui il n’y a pas de vent. Le lac est gelé sur les bords mais pas totalement à cause de sa profondeur.

Il attend tranquillement que Alydrina arrive de sa promenade, elle passe à chaque fois par ici parce qu’il n’y pas d’autre chemin.

*Comment va-t-elle prendre ma présence, avec stoïcisme je pense mais avec nervosité aussi. Et moi….je n’en sais rien. Avec du recul je reconnais que ce repas a été agréable, je n’avais pas passé une aussi bonne soirée depuis…….*Brian ferme les yeux.*Depuis un temps qui n’existe plus.*

Voila bien une demi-heure qu'elle a quitté son laboratoire, en plein milieu de l'après-midi. Énervée après le monde entier. Énervée après elle.

*Ça ne marche pas ! Bon sang mais qu'est ce qu'il faut faire que ça avance !*

Ses derniers travaux sur l'ADN humain lui posent problème et ne donnent pas les résultats escomptés. Ajouter à cela la pression des cadres supérieurs du laboratoires et on comprend aisément pourquoi la jeune femme est partie respirer dehors.

Elle ne fait pas d'esclandre, surtout pas devant ses chefs, mais elle est profondément agacée et roule désormais vers le seul endroit qui parvient un tant soit peu à la détendre.

L'étendue gelée du lac Baikal. Rien que sa vision l'apaise un peu. Elle arrête sa voiture le long d'un mur pour en descendre. Malgré le soleil, l'air est glacial.

A pas lents, elle se dirige vers le petit chemin qui descend vers la berge. Vêtue d'un long manteau noir épais et d'une chapka qui recouvre une bonne partie de ses cheveux, elle longe le muret, perdue dans ses pensées. La présence d'un individu dans son champ de vision l'oblige cependant à relever les yeux.

Elle a du mal à dissimuler une expression étonnée en le reconnaissant.

- Vous ?

Brian attend tranquillement, il ne ressent pas vraiment le froid. Il l'apprécie surtout après le temps passé dans le désert. C'est vrai que cette région a quelque côté du Montana. Mais il manque les montagnes qui sont trop petites. Le froid est aussi plus vif ici. Il a eu la bonne idée de prendre son manteau, et les gants sont les bienvenus. Mais il ne porte pas de couvre-chef.

Après un certain temps, il voit une silhouette venir vers lui. Il reconnait la personne qui arrive. Elle par contre ne le voit pas immédiatement, surement plongée dans ses pensées.

Brian sourit quand elle s'aperçoit de sa présence. Elle lève les yeux vers lui, elle ne s'attendait vraiment pas à sa présence

.*Et bien temps mieux. Je ne comprend qu'elle se dévalue autant. Elle ne semble pas avoir l'habitude qu'un homme se donne du mal pour elle .*

"Oui, moi." Sourire en coin."J'ai mi plus de temps à vous trouver que je le pensais mais la chance a joué." Il est décontracté et cela lui semble naturel.

Brian regarde le paysage.
"Vous avez raison c'est un endroit magnifique et c'est plus froid que chez moi."

Brian s'approche lentement d'elle. Il s'arrête a quelques pas de Alydrina. *Elle est grande pour une fois je n'ai pas l'impression d'être un géant.*

Plus de temps que prévu pour la retrouver ? Il était sérieux en disant ça ? Elle n'avait même pas envisagé qu'il la chercherait ! Voila bien un mois qu'elle ne l'avait pas vu et on ne peut pas dire que les "croisements de rivières" soient ce qui manquent en Russie...

Extrêmement perplexe, la jeune femme regarde Traivis approcher. Une foule de pensées se bousculent dans son esprit déjà passablement encombré. Elle n'a pas l'habitude des surprises, du moins de celles qui interviennent hors du cadre professionnel.

Durant ces quelques secondes, ses yeux bleus ont reflété toutes ses émotions, sa colère, pourtant non dirigée contre lui, sa surprise, sa confusion. Un peu d'effroi aussi. Qu'on lui manifeste tant d'intérêt éveille en elle quelques soupçons, mais aussi une sensation qu'elle n'a jamais ressenti. Et qui n'a rien de désagréable, même si elle ne sait pas mettre de nom dessus.

La remarque sur la beauté des lieux lui permet de se raccrocher à quelque chose de plus tangible, de plus concret que les suppositions illogiques sur la motivation de Traivis à la retrouver. Elle réplique, d'une voix qui se veut calme.

- C'est vrai... mais je pensais vous avoir dissuadé. A moins que vous ne soyez amateur de coups de poings et de recherches impossibles.

Elle a un peu de remords - sans comprendre pourquoi - à rappeler ce souvenir pour le moins brutal de leur première rencontre. Mais elle ne parvient pas à se défaire de cette mauvaise humeur qui la suit depuis qu'elle a quitté son laboratoire.

Brian était suffisamment près de Alydrina pour voir dans son regard toutes les émotions qui traversaient son regard.

*De la confusion et de la surprise je comprends mais pourquoi de la peur. Laissez vous vraiment si peu les gens vous approcher ?*

A l’évocation de leur première rencontre Brian sourit.

"Me dissuader ? Je ne retiens de cet échange dans l’ascenseur que la première partie qui a amené à celle que vous évoquez." Brian se rapproche un peu plus et pose sa main délicatement sur sa joue.

« On ne me dissuade pas aussi facilement. Quand j’estime que quelque chose vaut le coup, je me donne les moyens. Et pour moi vous trouver justifie que je vous attende dans le froid depuis pas mal de temps. »
Du pousse il caresse légèrement la pommette.

*Je ne lui mens pas vraiment en plus, j’ai vraiment aimé
notre soirée, même si elle était particulière. Dans d’autre circonstance j’aurai agit de même. Dans ce cas la raison de mon acharnement est autre mais …….c’est la première femme depuis……qui me donne envie de la revoir. Je trouve cela ironique. Fait gaffe à toi Brian, ne t’implique pas trop, la première fois cela avait été immédiat et regarde ou cela t’a mené. Ne refait pas la même erreur.*

Alydrina tente de se reprendre. Ce n'était pas sensé se passer comme ça. Il aurait du l'oublier, au pire lui en vouloir pour son attitude froide et sa fuite. Mais non, il était là, visiblement content de la voir. Il a l'air d'avoir attendu longtemps...

Elle a un soupir que le froid se charge de transformer en vapeur. La main de Brian sur sa joue la fait frémir.

*Ce n'est pas comme d'habitude... pas comme quand j'étais adolescente. Où comme la dernière fois que j'ai accepté un rendez-vous... Il ne se comporte pas comme les autres... mais je ne sais pas... je ne sais pas si je peux avoir confiance...*

Doucement, mais fermement, elle lui prend la main, pour la repousser loin d'elle.

- Votre insistance est... étrange. Je ne pensais pas que les Américains étaient si obstinés. Je ne peux que m'incliner.

Elle sourit et relâche la main de Brian.

- Vous voulez bien m'accompagner ? J'ai besoin de marcher.

Elle n'est pas sûre de bien faire. Elle n'est même pas certaine que ce soit une bonne idée. Elle n'a aucune confiane en elle en la matière.

*Elle est sensible à mon touché, c'est déjà cela.* Il la laisse enlever sa main sans opposer de résistance.

"Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant à venir vous voir. Pour avoir ce que l'on veut il faut se donner un minimum de mal." Brian sourit.

"Oui je suis obstiné, tout les américains ne le sont pas mais moi oui. Mon côté Russe peut être."

Brian ne répond pas à sa demande mais s'écarte pour se mettre à côté d'elle et entamer la marche.

"Alors qu'avez vous fait pendant ce mois. Moi j'ai pensé à vous. Aurai je la prétention de croire que vous avez fait de même pour moi." Brian a un sourire en coin

Alydrina garde le silence un bon moment, longeant la berge du lac gelé. Elle ne s'attendait vraiment pas à ça.

*En général, ils n'insistent pas, où s'ils insistent trop, ils finissent par avoir assez mal quelque part pour ne plus revenir... Lui je le frappe et je pensais m'en être débarassé... je n'ai pas été assez odieuse ou alors il est masochiste."

A t-elle pensé à lui ? En voila une drôle de question... Oui... un peu...

- Vous n'êtes pas le genre de personne que l'on oublie facilement Monsieur Traivis.

Voila. Dit comme ça, ça veut tout dire et rien dire à la fois. Elle rajoute après un instant de réflexion.

- Pas autant que ce que vous auriez souhaité, je me trompe ?

Brian suit son pas le long du lac.
Il sourit.
"Il semblerait effectivement que j'ai cette capacité de me faire remarquer. Certain diront que je me fais remarquer TROP facilement"

Il tourne la tête vers elle, un grand sourire espiègle.
"Je ne sais pas à quoi m'attendre avec vous alors je n'attend rien et en même temps j'attends tout."

Brian attrape son bras pour la faire s'arrêter.
"Que croyez vous que je veuille de vous Alydrina." Brian la regarde de manière sérieuse et un peu anxieuse même.

*Mais je vais ou avec cela, la mission c'est prendre contact, entrer dans son cercle, la mettre dans mon lit serai idéal selon eux. Et je dois faire le reste. Quelle mission, j'ai face à moi une femme qui a peu confiance en elle et qui doute de tout.*

- Au moins vous êtes franc.

Elle dit cela en le regardant, un peu plus calme. Elle n'a pas l'habitude qu'on l'aborde ainsi, aussi directement mais sans hostilité ou volonté de domination marquée.

La main posée sur son bras la fait sursauter. La question, quant à elle la laisse perplexe.

- Ce que vous attendez de moi ? Un autre rendez-vous, je sup...

- MAJOR CHULOVSKY !

Une voix tonitruante perce la tranquilité des lieux. Dans la minute qui suit, un homme en habit militaire descend le chemin d'un pas rapide. Plus grand qu'Alydrina, il est aussi plus imposant en carrure. Son visage dur taillé à la serpe n'a rien d'amical, pas plus que ses yeux noirs, inquisiteurs.

*Mais qu'est ce qu'il fait là ?*

L'homme ne semble pas tenir compte de la présence de Brian. Il s'approche suffisament pour l'obliger à lâcher le bras d'Alydrina, puis il se place devant la jeune femme, parlant d'une voix forte.

- Le général veut vous voir, au sujet de vos travaux. Immédiatement.

- Et il vous envoie pour ça Major Ilitch ? Il aurait pu attendre que je rentre. Je suis toujours rentrée, non ?

Ce n'était pas son jour à Alydrina, partagée entre malaise et un nouvel accès de colère. La grande armoire à glace ne semblait pas disposée à repartir sans elle et elle n'avait pas la moindre envie de rentrer immédiatement.

*Je veux un peu de tranquilité, c'est trop demander ? Tout le monde envahit le peu d'espace que j'ai là !*

Le visage de la jeune femme se ferme. Toutes traces des sentiments qu'elle a pu éprouver disparaissent alors qu'elle fixe son interlocuteur. Seule l'irritation et la froideur prévalent.

Brian voit dans son champ de vision un militaire venir vers eux. Par instinct il sent les problèmes arriver.

*J'aime pas le ton qu'il met, il pourrait lui parler autrement. Elle est aussi militaire, elle sait ce qu'elle doit faire. Enfin j'espère.*

Brian plisse les yeux quand l'autre l'oblige à lâcher le bras de Alydrina, il regarde par dessus l'épaule de l'homme, le regard de celle-ci.
*Elle aime pas ce qui se passe. Major en plus, un supérieur pour moi mais du même grade pour Alydrina.*

"Vous pourriez demander gentiment, vous avez le même grade et le respect entre même grade c'est important. Ou alors l'armée russe n'a aucun savoir vivre. Mais en observant certaine personne." Il regarde Alydrina avec le sourire."Je suis certain que ce c'est une question de caractère propre, l'impolitesse."

En même temps il se place à côté de cette dernière.

Alydrina a toutes les peines du monde à ne pas perdre son calme. Ilitch et elle ne s'entendent pas, c'est perceptible rien qu'au bref échange qu'ils ont eu. Et le major semble vouloir user d'un quelconque ascendant sur elle.

Ilitch pour sa part vient dirait-on de se rendre compte de la présence d'une troisième personne. Lentement, il détache son attention d'Alydrina pour la reporter sur Traivis, qu'il détaille avec froideur.

- Je n'ai pas de leçon à recevoir d'un petit yankee. J'ai des ordres et je les suis. Maintenant vous dégagez et vous, il pointe Alydrina du doigt, vous rentrez avec moi.

La remarque sur les manières des militaires russes lui arrache un rictus et c'est cette fois sans ménagement qu'il écarte de nouveau Traivis de son chemin d'un coup d'épaule, bousculant au passage la scientifique. Celle-ci, déjà furieuse adopte un ton menaçant

- Ilitch vous allez trop loin ! Je n'ai pas besoin d'une nounou lèche-botte du général. Si vous tenez à ce que je rentre, je vous conseille de déguerpir.

Il y a un temps d'hésitation. Ilitch semble réfléchir. Il est sensé la remener entière. S'ils en vienent aux mains, comme l'attitude et la position du coprs de la jeune femme tend à le suggérer, cela risque de se compliquer.

Brian n'apprécie pas du tout le comportement de la brute vis à vis de lui encore moins quand il le bouscule.
*Il veut jouer au plus fort mais je ne rentrerai pas dans son jeu.* Un lent sourire se dessine sur le visage de Brian.

Il contourne le soldat et se met derrière Alydrina, il passe les bras autour de sa taille. En cas de soucis, ses bras pour bloquer une attaque. Il embrasse Alydrina rapidement.

"Chérie, je crois que cet homme ne t'aime pas." A son oreille, il lui souffle.
"Entrez dans le jeu, autant lui en mettre plein la vue maintenant."

"C'est parfait je l'aime pas non plus. Comment fais tu pour travailler avec lui." Brian pose sa tête sur la haut de la tête de Alydrina.

"Je suis yankee et fièr de l'être mais pour ce qui est de petit ....hum vous avez de drôle de valeur d'échelle chez vous. Ils ont tous un sens de l'humour comme lui par ici. Si tu veux je pourrai leur donner des leçons".

Alydrina est arrivée à bout de patience. Elle a une sainte horreur des conflits inutiles et cela n'a fait qu'empirer depuis que ce Major fort en gueule est arrivé. S'apprêtant à lâcher une remarque cinglante, elle se raidit subitement en sentant deux bras l'entourer et des lèvres se poser sur son visage.

*Traivis ?*

Elle l'avait presque oublié ! Il pouvait ressentir toute la tension qu'elle avait accumulé et qu'elle contenait à grand peine, sa respiration rapide... Une vraie boule de nerfs qui en d'autres circonstances ne se serait pas laisser approché mais là...

- J'en sais rien... l'habitude de fréquenter des personnes butées je suppose...

Elle répond, presque du tac au tac, sans s'en apercevoir et ajoute.

- Je vais peut-être soumettre cette proposition au général...
Ilitch, les poings serrés constate qu'il ne peut rien faire sans cette fois blesser la jeune femme qui semble d'un coup avoir une certaine valeur à ses yeux.

- Retournez au laboratoire Major, et s'il prenait encore l'envie au Général de vous envoyer me chercher, soyez sûr qu'il ne recevra plus de mes nouvelles.

Elle s'est blottie contre Brian, en quète d'une relative sécurité. Ce n'est pas une chose qu'elle fait d'habitude. Mais depuis quelques temps rien n'est comme d'habitude. Le major Ilitch pour sa part, décide d'abandonner le terrain, non sans un regard noir à la jeune femme qui le met dans une situation délicat vis à vis de son supérieur. Traivis aura lui, le droit à un regard plus qu'assassin, signe qu'il compte bien se venger s'il en a l'occasion.

Brian est heureux que Alydrina entre dans le jeu, elle semble le faire sans s'en rendre compte. Cela surprend beaucoup Brian qui s'attendait à beaucoup plus de réticence de sa part.

Il sent qu'elle est prête à exploser, c'est donc à lui de la calmer. Il reste juste tranquillement dans son dos à respirer lentement.

Il ne quitte pas du regard le soldat, il s'en méfie et même s'il perçoit que ce dernier ne peut en l'état rien faire. On ne sait jamais, il faut être sur ses gardes.

Lorsque Alydrina renvoi le Major, il sourit et met son visage dans les cheveux de la jeune femme pour ne pas envenimer la situation. Il ressert ses bras autour d'elle quand elle demande du réconfort.
Quand le soldat part il lui renvoie son regard, et il embrasse Alydrina.
"Alyesha, tu as été parfaite." Le surnom lui vient naturellement.
Il l'a fait se retourner pour que son visage se pose sur son épaule. Ainsi elle ne voit plus le soldat qui part. Mais Brian lui le suit jusqu'a ce qu'il disparaisse.

*Je vais le revoir celui la, c'est certain. J'aimerai que ce soit le plus tôt possible.*

Il baisse le regard vers Alydrina.
"ça va ?"

La tête bourdonnante, toujours extrèmement tendue, Alydrina ne réagit pas imméditatement aux gestes de Brian. Pourtant, il y aurait de quoi. Le baiser surtout, aurait du la mettre en colère. Mais ce sentiment déjà très présent en elle est entièrement dirigé vers Ilitch.

Sans se faire prier, elle enfouit son visage en creux de l'épaule de l'américain. Cette situation inédite semble l'apaiser peu à peu, même si elle reste sur ses gardes. Elle attend d'entendre la voiture du Major démarrer et s'éloigner pour lâcher un long soupir.

Les jambes un peu flageolantes, elle relève les yeux sur Brian, ne répondant pas immédiatement à sa question. Elle considère la situation, tentant de remettre ses idées en place.

Sa main se lève subitement, comme pour asséner un coup de poing.

- Vous m'avez encore embrassé...

Le geste se suspend, tout près du visage de Brian. Elle le regarde avec un peu plus d'attention, tout en reculant légèrement.

- Comment m'avez vous appelée ?

Brian met sa main sur l'arrière de la tête de Alydrina, il enlève la chapka et lui caresse tendrement les cheveux. Il la laisse se calmer et profiter de son soutien.

Citation :

Comment m'avez vous appelée ?

Brian la regarde dans les yeux.
*Comment je l'ai appelé ? ...*
"Alyesha....." Brian se rend compte du prénom affectueux qu'il lui a donné spontanément. Dans la tête de Brian une alerte rouge se déclenche. Il cache sa gène par un sourire.

"Je suis désolé c'est venu spontanément. Je trouve que cela vous va très bien." Il se détache légèrement d'elle mais ne prend pas ses distances, il s'écarte juste un peu mais laisse ses mains sur elle.
"Vous n'allez pas avoir trop d'ennui j'espère ?" Il regarde autour de lui.
"Vous voulez que l'on continue la balade ?"

- Alyesha ?

Alydrina sourit faiblement. C'est un drôle de surnom qu'il lui a donné là et pourtant elle apprécie. Personne n'a pris la peine de lui en trouver un jusqu'à présent. A son tour, elle rougit, gênée, touchée.

- Non, ce n'est rien... merci. Ca me fait vraiment... très plaisir.

Elle le laisse s'éloigner, alors qu'un silence embarrassant s'installe. Plaisir ? C'est ça qu'elle ressent depuis qu'ils se sont revus ? Elle n'accepte pas encore très bien cet état de fait. C'est trop étrange pour elle, encore...

Brian finit par rompre le silence.

- Des ennuis ?... Hum... si, j'en aurai certainement. Le major va se faire un devoir de tout rapporter à nos supérieurs, y compris votre présence à mes côtés...

Elle hausse les épaules.

- Ca ira, j'ai mes propres arguments à opposer. Ne vous inquiétez pas pour moi. Ecoutez... je crois que nous devrons reporter cette balade à plus tard. Je vais retourner au laboratoire... Mais comme je n'aime pas ne pas finir ce que j'ai commencé...

De son sac, elle tire un papier sur lequel elle griffonne quelques mots d'une jolie écriture inclinée.

- Vous me trouverez là. Faites vous simplement annoncer.

Le papier comporte l'adresse du laboratoire et de la base qui y est rattachée, en périphérie de la ville.

- Voila je...merci pour tout...

Un peu mal à l'aise, surtout étonnée de ce qu'elle vient de faire Alydrina récupère d'un geste hésitant son chapeau, avant de s'éloigner, non sans un regard sur Brian.

Alydrina semblait aussi mal à l'aise que lui. Sans s'en rendre compte Brian avait marqué des points. Il tente de se reprendre. C'est avec un certain soulagement qu'il reçoit la réponse négative de Alydrina à sa demande.

Il ne savait plus trop quoi faire, l'alerte rouge n'avait pas diminué. Il n'avait qu'une envie fuir à cet instant.

Quand elle lui donne une adresse ou il peut la retrouver, il prend le papier machinalement et lui sourit. Il n'est pas sur de son aspect sincère.

Il regarde l'adresse. *Elle ne se rend pas compte, je vais pas être le bienvenue là-bas. Pas grave ce sont les risques du métier et j'aurai encore marqué des points.* Mais l'envie de continuer est bien faible.

"Je pourrai venir mais que dans trois jours, je dois faire des choses avant. Mais je promet d'être là."

Il la regarde partir avec un nœud au ventre. Dès qu'elle n'est plus en vue, il se permet de rentrer chez lui.

Alydrina s'installe au volant mais ne démarre pas tout de suite. Elle doit d'abord reprendre pied avec la réalité.

Et sa réalité immédiate sera un entretien plutôt tendu avec le général dès qu'elle rentrera. Elle soupire et s'adosse à son siège.

*Génial... pourtant, je n'ai pas tant de regrets que ça... bizarre...*

Elle met le moteur en marche et s'engage sur le chemin qui mène à la route. Etrangement, elle est plus calme, alors que la moindre persepective de tension la met par anticipation dans un état de grande crainte.

- Une formalité... j'ai fait bien pire. Et il a trop besoin de moi.

Sans se presser, elle rejoint la ville, le soleil de find 'après midi se reflètant sur la rivière gelée.