[1998 - Mars - Base militaire d'Irkoutsk]

Toutes les bases russes se ressemblent. Enfin toutes celles qui ne sont pas planquées dans des endroits impossibles pour échapper à l'espionnage aérien. La base d'Irkoutsk fait partie de celles qui ne se cachent pas vraiment.

Située au nord de la ville, elle accueille un petit régiment d'homme chargé d'assurer une présence militaire dans la région. Chargé aussi de veiller à la sécurité des scientifiques installés depuis quelques années ici et qui travaillent à des projets d'avenir pour l'Etat russe.

Alydrina fait partie de ceux-là. Un élément prometteur auquel le général Muriev a passé sa dernière incartade à condition qu'elle rattrape le retard accumulé. Ce à quoi elle s'attèle, bien que à certains moments, elle ait l'esprit parfaitement ailleurs.

Elle s'est surprise ces derniers jours à guetter un appel de la vigie à l'entrée de la base lui annonçant l'arrivée d'une personne qu'elle aurait invité...

*C'est idiot, il a dit quand il viendrait pourtant... je suis stupide*

Brian avait laissé passer les 3 jours qu'il avait demandé à Alydrina. Il ne voulait pas continuer cette histoire. Pourquoi ? Certainement qu'il n'aimait pas cette mission de mensonge. Il était honnête avec les femmes qu'il rencontrait, là il draguait Alydrina et il savait qu'il allait la trahir.

Après trois jours ou il avait faillit tout plaquer, il avait finit par rester, pour des tas de raisons. C'était son métier actuel, il avait une dette, pour son pays, et d'autres choses dont il n'avait pas conscience.

Brian avait loué une voiture, il arrivait en vue de la base. De l'extérieur, elle ressemblait à toutes les bases militaires. Les différences visibles, le drapeau et l'uniforme des militaires. Il se gare avant le poste de contrôle. Il sort de la voiture et demande le docteur Alydrina Chulovsky. Le soldat le regarde surpris. Brian insiste.

Enfin, le soldat décide de passer un appel. Mais l'interlocuteur n'est pas Alydrina.
*Bon les ennuis vont continuer.*
Le soldat acquièse et passe une deuxième appel qui celui-là arrive à Alydrina.
*Bizarre* Brian reste prudent. Il remercie le soldat et attend sur le côté.

- Bien. Je vous revaudrais ça lieutenant.

La jeune femme raccroche avec un mince sourire. Mais elle n'a pas terminé son travail et par égard pour son équipe qui avait travaillé dur, elle tenait au moins à vérifier les derniers détails de son expérience en cours. Reprenant le téléphone, elle demande au lieutenant en poste à l'entrée de la base de transmettre un message à Traivis.

- Monsieur, le Major Chulvsky vous demande de patienter, elle a un travail à finir et vous rejoindra dès qu'elle aura terminé.

Aussitôt après, la porte en fer menant à l'intéreur du complexe s'ouvre, laissant passer l'imposante carrure d'un autre major de la base.

- Ah, il est arrivé. Merci de m'en avoir informé lieutenant, vous pouvez reprendre votre travail.

Alexei Ilitch se tient dans l'entrée, visiblement très calme. Il a même un sourire plutôt avenant - si on excepte son regard froid.

- Je crois que le major est encore occupée à cette heure. En attendant son arrivée, j'aimerai vous faire faire le tour de la base. Cela vous prouvera de plus que la réputation de l'hospitalité russe n'est pas usurpée.

Le militaire s'efface, laissant le passage libre à Brian.

Brian est soulagé en apprenant que Alydrina le rejoint, il avait pris la décision de venir en dépit du bon sens. Quand la porte commence à s'ouvrir, il se dit que tout allait s'arranger ou du moins reprendre, mais en voyant le major, Brian compris que les problèmes allaient continuer.

*Bon, je fais quoi ?* Brian observe le soldat. *Je vais en sortir dans un salle état, c'est à moi d'en sortir vivant je crois.* Il a à peine conscience de son attitude suicidaire.

"Je serai ravi de voir à quoi cela ressemble. Je suis sur que cela va être très instructif." Il fait un sourire provocateur au major et le suit dans la base. Quand la porte se referme, Brian à l'impression d'être entré dans la gueule du loup. Il suit le major tranquillement mais prêt à réagir en cas d'attaque sournoise de la part du major ou de toute autre personne. Il a parfaitement compris que l'autre ne l'emmenait pas voir Alydrina mais il n'avait plus le choix maintenant.

Il arrive tout simplement dans un salle de combat ou l'attendent plusieurs personnes dont certainement le colonel que Alydrina avait mentionné. Le major entre dans la salle avec un sourire que Brian juge sadique pour sa part.
Brian s'arrête juste après avoir franchit la porte. Porte qui se ferme juste aprés. Il est poussé par toujours le même major vers le groupe.

Une discussion entre le major et son gradé s'engage. Brian comprend parfaitement ce qui est dit mais ne dit. Il prend même une attitude de profond ennui. On finit par le pousser sans ménagement vers la zone de combat. Son adversaire sera son major préférer qui enlève sa veste. Brian fait de même.

Alexei Ilitch est le genre de personne qui ne s'encombre pas l'esprit de principes. On ordonne il exécute. Si ça lui plait, il le fera avec plaisir. Si ça ne lui plait pas... il le fera quand même mais trouvera le moyen de faire payer celui qui l'a mis dans les ennuis. C'est également un homme patient, prèt à mûrir longuement sa façon de régler ses "problèmes".

Mais jamais il n'aurait cru avoir l'occasion si rapidement de revoir l'Américain qui lui a valu les pires remontrances de la part du général. Bien sûr, il avait surpris le moment où Alydrina, une fois revenue, avait informé la vigie qu'un visiteur se présenterait sûrement dans les prochains jours. De fait, il avait et fait donner ses propres instructions pour qu'il soit "reçu" selon ses propres directives. Mais que tout ça arrive si vite, c'était presque trop beau.

Escortant son hôte dans la cours de la base, il semble déja savourer ce qui va suivre. La salle d'entrainement était prête depuis un moment, rien que pour ça. Sans douceur, il pousse Brian à l'intérieur et referme la porte sur lui.

Plus que la chaleur, c'est la tension et l'excitation qui sont palpables dans la pièce. ll y a là une trentaine d'hommes qui fixent le nouveau venu d'un air goguenard. A les voir, les jeux sont déjà faits.

Après avoir discuté avec son supérieur, Ilitch revient vers Brian, se défaisant de sa veste au passage, révélant une musculature assez immpressionnante sous son débardeur. Il est aussi grand que son adversaire, mais sans doute plus massif.

- Il y a un principe qui à cours chez nous. Ne jamais laisser un différent trainer. L'homme qui a offensé se doit d'accepter son sort pour rétablir l'équilibre.

Considérant Traivis avec un rictus, Ilitch attaque à peine sa phrase terminée. Il se déplace rapidement et commence à frapper, enchainant les coups de poings sans se ménager.Et il apparait évident qu'il ne cherche q'une seule chose : cogner là où ça fera très mal.

Brian savait parfaitement bien comment cela allait se passer mais il n'avait pas retrouver tous ses réflexes. Il se prend plusieurs coup en n'arrivant pas à les éviter complètement.

Il arrive à se mettre hors de portée des coups pour se repositionner. Il repart immédiatement au combat en destabilisant son adversaire. Le russe chute mais Brian est trop loin pour en profiter. Sa tête résonne encore des coups qu'il vient de recevoir.

Le russe repart à la charge mais Brian est prêt, il feinte et donne un coup de genou dans l'estomac qui le plie en deux. Brian en profite pour le mettre au sol et l'y maintient avec une clé de bras.

Tu es un vrai vicieux toi. Les autres autour d'eux qui rigolaient au départ ne disent plus rien. Brian a le nez qui saigne. Ses oreilles bourdonnent de moins en moins.
'Mais qu'est ce qu'il faut pas faire.'

Pour être vicieux, Ilitch l'était. Et malgré la clé il se débat quand même, en grondant comme un ours. L'arcade en sang, il parvient à suffisamment se redresser pour lancer un regard significatif à l'assemblée.

Presque immédiatement, Brian se sentira soulevé par les bras et reculé hors de portée de son adversaire. Deux grands costauds le maintiennent immobilisé alors qu'Ilitch se relève, la bouche fendue.

- Vous ne tenez pas en place. Ne bougez pas le temps que je vous fasse passer le message.

Le premier coup part au ventre. Direct sous le plexus. Le Russe remonte ensuite sur le visage visant les parties qu'il a déjà touchées avec une précision diabolique. Le brouhaha des voix à repris, plus oppressant que jamais.

Ca aurait pu durer longtemps si une voix forte et indubitablement féminine ne s'était faite entendre.

- C'EST QUOI CE CIRQUE !

Alydrina vient d'entrer dans la salle d'entrainement. ll ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre ce qui se passe. Etonnée de ne pas trouver son invité au poste de garde, elle a cuisiné le lieutenant en poste jusqu'à ce qu'il crache le morceau.

Sans ménagement, elle pousse tous ceux qui se trouve sur sa route, avant de se planter devant Ilitch.

- Tu as terminé ? J'aimerai récupérer mon invité.

Elle est furieuse. Jamais elle n'aurait pensé que ça irait si loin.

Brian n'est pas vraiment surpris d'être attrapé et maintenu. Il évalue la situation. Il arriverait à les amocher mais après... ils étaient trop nombreux. Il se concentre alors sur les coups qu'il reçoit et tente de résister à la douleur.

*J'espère juste que cela ne va pas durer trop longtemps.* Brian tente de concentrer sur autre chose. Avec un rictus mauvais, il se met à entamer en murmurant l'hymne national américain. Murmure qui s'interrompt à chaque coup. Il ne lache pas du regard le russe. C'est devenu juste une question de résistance.

Brian n'entend même pas l'intervention de Alydrina tellement il est concentré sur lui même pour continuer à tenir. Il s'aperçoit qu'il y a du silence autour de lui. Il tourne la tête ce qui lui fait atrocement mal. Quand il voit qui est là, il lui fait un grand sourire, enfin il tente.
"Bonjour Alyesha, ..... je...découvre ...une autre façon de dire bonjour en russe."

Brian la regarde venir vers lui, et s'adresser à Ilitch. Il ne comprend pas ce qu'elle dit, cela lui demande trop d'effort.

En tout cas, Ilitch regarde derrière Alydrina et fait un signe de tête a ceux qui tiennent Brian. Sans soutien il tombe à genoux mais arrive plus ou moins à se relever.
*Il m'a pas raté.* Il grimace légèrement malgré sa tentative de dissimulation.

Il pose sa main sur l'épaule de Alydrina, puis passe son bras sur ses épaules. Il tente de rester droit.
"Je préfère ton bonjour à toi Alyesha." Il l'embrasse malgré les douleurs que cela entraîne.

Alydrina se retourne vers Brian, l'aidant à se relever dès qu'il s'accroche à elle. Malgré sa colère, elle sourit à sa plaisanterie.

*Il est pas croyable... d'autres se seraient déjà évanouis..."

Elle le laisse l'enlacer, mais pas l'embrasser. La situation était trop tendue et elle ne veut pas que ça s'envenime encore. Son regard passe de Ilitch au colonel qui semble avoir autorisé ça mais qui n'a rien fait non plus pour arrêter la scientifique.

Elle réfléchit quelques instants puis prend le parti de la raison. Traivis a besoin de soins.

- J'avoue que je suis contente de vous voir...

Sans un regard à ce qui l'entoure, elle emmène Brian hors de la salle d'entrainement. Peu après son départ, on entend des murmures. Déjà qu'Alydrina n'est pas facile à vivre quand elle travaille, elle risque de leur faire payer cette histoire un bon moment.

Sans dire un mot, elle emmène Brian jusqu'à sa voiture. Elle ne veut pas rester ici. Elle ne veut pas le soigner ici. Plus que de l'égoïsme, c'est une question de confiance.

- Je crois que je vais devoir vous emmener chez moi pour vous soigner...

Elle a plus murmuré que parlé, tout en installant Brian sur le siège passager. Sans attendre, elle quitte la base, pour se rendre à son appartement, à vingt minutes de là.

Brian sourit quand elle évite son baisé, ce n'est que partie remise. Il se laisse entrainer par elle, il lève vaguement le bras pour dire au revoir aux autres.
La tension commence à retomber, et les impacts commence à lui faire vraiment mal. Le froid extérieur accentue les douleurs du visage.

"Chez vous ? Vous êtes une rapide vous, dites. De toute façon je vous suivrais ou vous voulez. Je suis pas en état de vous contredire." Il tente de faire un sourire, il tente mais cela ressemble à une grimace.

L'entrée dans la voiture révèle d'autre douleur, celle des côtes en particulier.
*Il a vraiment tapé comme une brute.*

Brian reste relativement calme dans la voiture. De toute façon bouger, c'est douloureux donc il évite.
"Vous êtes ma sauveuse, sans vous je crois que cela aurait pire. Il aurait pu me défigurer. J'aurai aussi mauvais genre que lui."

Alydrina gare la voiture et l'aide à sortir. Il a du mal a retenir un gémissement de douleur.
"Je préfère vraiment votre bonjour à vous. Même percutant c'est moins douloureux au final." Il se laisse toujours guider vers l'appartement.

- Dites, vous trouvez toujours le moyen de faire de l'humour dans les pires situations vous...

La montée vers l'appartement est un peu laborieuse. Alydrina a beau être forte, un homme à moitié assomé, ça pèse son poids tout de même. Elle est un peu en nage en arrivant en deuxième étage d'un immeuble discret d'Irkoutsk et met un certain temps à retrouver les clés de son appartement.

La porte d'entrée ressemble à tous les autres, en bois sombre - exception faite que celle-ci semble renforcée, voir blindée. Elle donne sur un deux pièce aménagé avec soin même si l'entrée est pleine de livres. Il y rêgne une atmosphère douce, chaleureuse malgré les meubles anciens. Ca n'a pas grand chose à voir avec l'image stricte qu'elle donne d'elle. C'est comme un cocon, un refuge.

Alydrina installe Brian sur le grand canapé qui occupe son salon. Elle a un léger soupir et évite de le regarder.

- Je reviens, je vais chercher de quoi vous soigner... je... non laissez tomber.

Elle s'absente quelques instants avant de revenir avec une petite malette. S'installant face à lui, ele prend la mesure de la tâche qui l'attend. Son visage devient triste.

- Ca va piquer pas mal, désolée...

Elle imbibe un coton de produit et commence à nettoyer les plaies, les yeux mi-clos.

Une fois au chaud et d'une certaine manière en sécurité, Brian commence à se détendre.

"Me soigner ? Comme vous voulez ? Vous êtes docteur en plus ? Vous êtes parfaite alors en cas de bagarre."
*Qu'est ce qu'elle a voulu dire, je comprend rien à son hésitation. De toute façon je suis pas en état de penser correctement.* Il la suit du regard quand elle part et sort de la pièce. Pendant ce temps il examine ou il est.

*Comme quoi il y a vraiment un décalage entre l'apparence qu'elle se donne et ce qu'elle est.*

Il tente de sourire quand elle l'avertit pour les picotements.
"Pas grave, cela se mélangera au reste." Il la laisse faire tranquillement, grimaçant parfois. Brian tient depuis la voiture ses côtes. Il ne s'en rend même pas compte. Mais le moindre mouvement du torse comme respirer lui fait un peu mal.
*Je dois avoir des félures, c'est vraiment pas de chance. Il a fallut qu'il insiste sur ces endroits.*

- J'ai commencé par la médecine... j'ai changé de spécialité ensuite mais j'en sais assez pour au moins faire ça.

Elle garde les yeux mi-clos, poursuivant ses soins avec patience et attention. Un charmant oeil au beurre noir commence d'ailleurs à apparaitre sur le visage de Brian.

Au bout d'un moment pourtant, Alydrina finit par se reculer. Elle remarque qu'il se tient l'abdomen.

- Il va falloir que vous enleviez votre haut...

*Bon sang, c'est vraiment pas possible...*

Elle est un peu gènée, et toujours aussi hésitante. Elle n'ose pas vraiment le regarder et ces yeux témoignent pourtant d'une certaine agitation.

- J'espère qu'il n'y a rien de cassé... sinon, vous devrez aller à l'hôpital.

Ca devient vraiment bizarre pour elle. Elle n'a jamais reçu personne chez elle et la voila en train de soigner un homme qui s'apprête à se déshabiller !

*Comment j'en suis arrivée là ? Je me le demande... depuis qu'il est arrivé, tout est étrange...*

La regarde sans comprendre dans un premier temps. Puis avec un sourire sexy, il lui répond.

"Je ne crois pas être en état." L'attitude timide et de gèné de Alydrina le surprenne mais tout est contradictoire dans son attitude.

"Je veux bien mais il faudra m'aider. " Brian commence à soulever lentement son t-Shirt. Il passe une première épaule mais gémit quand il faut faire passer la gauche.
*Je suis persuadé que c'est les mêmes en plus. J'aurai du écouter le médecin.*

"Cassé, je pense pas, mais certainement fêlé. Je vais encore avoir droit à des bandages super serré autour du torse et à des épilations gratuites. Mais si vous restez avec moi, je supporterai tout."

Brian met la main sur sa joue et la caresse.
"Désolé, que les choses aient tourné comme cela."

Les joues d'Alydrina prennent une légère teinte rosée.

*Bon, quand il faut y aller...*

Elle le laisse commencer mais se doit bien de l'aider pour retirer le reste du vêtement. Ce qu'elle voit en dessous ne fait qu'accentuer la rougeur sur ses joues.

*Ah oui quand même... Dis, tu te calmes, c'est pas le moment, et puis ce qui est arrivé, c'est entièrement de ta faute, alors n'y pense même pas.*

Elle tâche, dans la mesure du possible de ne pas trop le toucher. Ca devient carrément irréaliste, de son point de vue. Parce que malgré les équimoses, son "invité" a un corps d'athlète.

- Vous êtes trop gentil, mais je ne suis pas sûre d'être aussi douce que vous l'espérez.

Baissant les yeux, elle ajoute.

- Non, c'est à moi de m'excuser. J'aurai du vous prévenir mais je ne pensais pas qu'il oserait aller jusque là... je le connais bien, pourtant...

Le ton de sa phrase semble indiquer que les liens qui la rattachent à Illitch sont plus profonds qu'il n'y parait. Mais elle est gènée d'en parler.

- Je veux bien vous faire les bandages. Je peux au moins faire ça. Et pour l'épilation et bien... je vais être gentille et vous éviter la cire. On va croire que je torture un homme chez moi. Et comme vous êtes le premier à venir ici...

La main sur sa joue la fait légèrement soupirer. Elle se détend, sans en avoir conscience.

Le bandage autour des côtes soulage Brian.

"Pour la douleur pas de soucis, je suis sur que vous faites le maximum. Mais je vous promet je ne suis pas en sucre."

*Tiens, un lien entre eux, ce qui expliquerait l'acharnement du molosse à taper.*

"Je tente peut être d'avoir quelque chose qu'il convoite ou a eu."

Brian est surpris par le trait d'humour de Alydrina, il s'y attendait tellement peu. Il éclate de rire.
"Non, pas la cire, j'ai pas eu de sœur pour me torturer et je ne veux pas connaitre."

*Elle n'amène jamais personne ici ?*
"Et bien je suis très fièr de pouvoir découvrir la vrai Alyesha. Et j'aime bien ce que je découvre."

Il laisse tomber sa main de sa joue. Et fait des mouvements.
"C'est parfait cela fait beaucoup de bien." Il se lève doucement en grimaçant.
"En tout cas c'est mieux. Un verre de vodka et je ne sentirais plus rien."

- Je vous crois. Vous avez survécu à Alexei... enfin à Ilitch. Peu de monde peut se vanter de ça. Surtout quand il n'appartient pas à la base.

Alydrina fait le bandage avec lenteur et application. Brian aura droit à un rasage en rêgle - au rasoir, elle a promis - avant de poser les pansements. Elle est douce mais doit agir avec fermeté pour que tout soit bien mis en place. Cependant, elle élude la question sur ce qui pourrait la lier au major russe.

- Vous êtes fils unique ?

Elle a un léger sourire.

*Finalement, s'occuper de quelqu'un n'est pas si contraignant quand il coopère... et qu'il n'essaie pas d'en profiter.*

Elle jette un coup d'oeil autour d'elle, avant de revenir à Brian. Puis elle se lève, pour se diriger vers une armoire, d'où elle sort deux verres et une bouteilles de vodka à peine entamée.

- Disons que ce sera une autre version de l'hospitalité russe.

"Non, je ne suis pas fils unique, j'ai un grand frère et plein de cousins et cousines. Mais pas de soeur et heureusement, ma mère est la seule femme de la maison et c'est suffisant."

Brian prend le verre.
"Comme quoi la russie a plein de facette. Alors diagnostique pas besoin d'hôpital ? Maintenant c'est juste à moi de faire attention et de refuser toutes les formes de convivialités russe."

Il boit le verre comme il se doit.

"Bon, et ce dîner on ne va pas tout annuler à cause de truc major." Brian se lève avec précaution.

- Evitez juste les mouvements inutiles. Et si vous avez vraiment mal, allez à l'hôpital quand même.

Elle fait la moue en faisant lentement tourner le contenu de son verre de vodka. Elle a du mal à s'imaginer ce grand gaillard avec une maman. Surtout qu'il a l'air de la redouter un peu.

*Enfin, je suis mal placée pour juger, je connais pas la mienne ou si peu...*

Elle secoue brusquement la tête et d'un geste qui pourrait en surprendre plus d'un, elle vide son verre. Cul sec. Pour un peu, elle l'aurait balancé par dessus son épaule si elle n'avait pas tant craint le bruit.

- Le diner ? Vous y pensez dans votre état ? Vous ne perdez pas le nord... mais bon, comme j'ai promis... Et puis ce sera pour me faire pardonner.

Elle hausse les épaules, maintenant détendue. La perspective de recevoir quelqu'un pour la première fois chez elle est largement adoucie par le fait que son hôte se montre plutôt aimable et conciliant. Elle se tourne vers la cuisine, dont elle laisse la porte ouverte, de sorte qu'on la voit tout de même. Elle avait prévu le coup dirait on, vu ce qui sort du frigo. Elle commence tranquillement ses préparations, tout en fredonnant un air entrainant et chose amusante, en dansant.

- Votre mère m'a l'air d'une femme terrible.

Brian se lève avec précaution et silencieusement s'approche de la cuisine puis de Alydrina. Tellement proche que quand il lui parle elle sent légèrement son souffle sur ses cheveux.

"Ma mère, c'est la meilleure, mais elle est .... volontaire, tyrannique parfois, aimante. Moi je l'adore mais je connais ses défauts. Et vous même, je ne vous sent pas à l'aise avec la famille.".

Brian regarde par dessus son épaule ce qu'elle prépare. *elle doit souvent manger chez elle vu la quantité, sauf si elle m'attendait....mais bon, ne pas être sur de soi.* Ce retour à sa mission fait se raidir un peu Brian.

"cela à l'air delicieux." lui dit en souriant. Il chippe un truc et le mange.
"C'est délicieux"

Alydrina sursaute quand elle sent le souffle de Brian dans son cou. Elle l'a bien entendu se déplacer mais ne l'imaginait pas si près. Son corps qui se balançait au rythme de la musique qu'elle fredonnait se raidit immédiatement avant de se détendre, juste un peu.

- Moi ?

Le couteau qu'elle a dans la main dérape et lui entaile légèrement le pouce. Elle fait la grimace en étouffant une petite plainte.

- Je... Ce n'est pas une chose dont j'aime parler. Je n'ai rien à dire sur ça...

Le truc que Brian a piqué dans le plat, c'est un bout de viande qui commence à chauffer. Goùt ? sucré et plutôt relevé.

- Mais votre maman ne vous a jamais appris les bonnes manières, espèce de pique-assiette !

Elle le repousse doucement mais fermement pour l'éloigner de ses fourneaux. Déja que la cuisine n'est pas grande, si en plus il s'y invite... en plus une telle proximité la gêne encore un peu, surtout après ce qu'elle a vu de son invité.

- Allez dehors, c'est presque prêt en plus.

Lorsque que Alydrina s'entaille le doigt Brian prend sa main et la met gentiment mais fermement sous l'eau.

"C'est dommage, moi j'aime ma famille, alors je n'ai aucune gêne à en parler. Mais j'ai eu beaucoup de chance".

Il croise son regard et renonce à ce qu'il voulait faire et lâche sa main.

Brian savoure la bouché, "c'est excellent vraiment. Ma grand mère avait du mal à trouver des élèments pour faire de vrais plats russes alors elle évitait d'en faire."

"Ma mère, elle a tenté de m'apprendre les bonnes manières, mais je me faisait pardonner comme cela." Brian l'embrasse furtivement.

"Hum,.. je veux bien mais je met la table dans ce cas là."

Alydrina laisse faire Brian, un peu tendue quand même. Son regard bleu trahit d'ailleurs cette gène.

*J'espère qu'il ne va pas recommencer... Je ne saurai plus quoi faire s'il m'embrasse encore.*

C'est avec un certain soulagement qu'elle le voit lui lâcher la main et se détourner d'elle.

*Je n'ai pas envie qu'il sache ça... pas que j'en ai honte mais je ne veux pas raconter ça...*

Récupérant un pansement dans une armoire, elle l'applique sur son doigt. Elle se tourne vers Brian quand elle l'entend parler de sa grand mère.

- Elle est russe ?

Ca expliquerait bien des choses, à commencer par sa maitrise du russe, son caractère particulier et le fait qu'il apprécie ce qu'elle a préparé... Cela la fait sourire intérieurement.

Mais elle est trop distraite et ne se rend compte que trop tard qu'il l'a encore embrassée.

*Mais c'est pas vrai !*

Elle va pour protester mais son regard dévie sur son plan de travail. Se détournant comme si elle boudait, elle indique d'un geste un placard contenant la vaisselle.

- Vous trouverez tout là dedans.

Il y a de la jolie vaisselle couleur bleu de Prusse ornée de fleurs au centre, des verres et des couverts. Pendant que Brian sort tout ça, elle prend dans la casserole un bout de viande.

- Dites, avant de partir, vous voulez bien goûter ceci ? J'ai un peu rectifié l'assaisonnement.

*Ca vous apprendra. C'est dangereux de provoquer une Russe cher monsieur Traivis...*

Avec un sourire léger, elle porte à la bouche de Brian une cuillière pour lui faire goûter sa préparation généreusement relevée au reifort...

"Oui, elle est russe. Elle a eu un fils qui a épousé une irlandaise." *Elle a elle même épousé un indien d'Amérique.*

Brian se prépare à sortir, à sa demande Brian la regarde, il aime pas beaucoup la lueur dans son regard. *Elle veut se venger ? Elle a mis quoi dans ce plat.* Brian avait bien vu la gène quand il l'avait embrassé.

Brian la regarde dans les yeux pendant qu'il goute comme elle lui a demandé. Il sent la brulure lui prendre la bouche. Il fait un mouvement vers elle pris d'une envie subite de l'embrasser. Mais il y renonce. Il avale rapidement et prend un morceau de pain qui traine.

"Merci pour l'émotion. " Sa voix est enroué. "J'ai presque envie de vous la faire partager....mais il y a un table à mettre."

Brian sort de la pièce en finissant le pain et il espère que la brulure partira vite.
Il met tranquillement la table

Un sourire radieux et purement gamin éclaire le visage de la jeune femme quand elle voit l'expression de Brian. Elle ne compte plus les victimes qu'elle a fait grâce à ça, pour les tenir éloignés de ses lèvres.

*Ca marche à chaque fois, c'est dingue...*

- Non, merci, je vous en laisse l'entier bénéfice mon cher.

Etouffant un petit rire, elle retourne à ses fourneaux, pour une fois très contente d'elle.

*Le pauvre, j'ai sans doute exagéré, vu son état. Mais quand même, je ne vais plus savoir où me mettre s'il continue...*

Quelques minutes plus tard, un caviar d'aubergines accompagné de poulet au citron et de petits légumes trônaient sur la table. Alydrina est revenue dans le salon, son sourire ne la quittant pas.

- Voila Tout n'est pas typiquement russe mais j'espère que ça vous plaira.

*Surtout que je n'ai pas cuisiné comme ça depuis belle lurette... Ca fait quand même pas mal de changement depuis qu'on s'est rencontré... c'est un peu... effrayant.*