[1998 - Mai - Appartement d'Alydrina Chulovsky]

Un printemps tardif pointe enfant le bout de son nez sur le ville. Après une longue résistance, les neiges et les glaces se sont décidés à fondre, gonflant les rivières qui traversent Irkoutsk.

C'est aussi la période de l'année qu'Alydrina apprécie le moins. Surtout quand elle n'est paas chez ele. Ou à la base. Ce qui a été le cas pendant plus d'un mois.

Quelques jours après la soirée avec Brian, elle et une partie de son équipe scientifique sont envoyés en mission, accompagnés d'une escorte mmilitaire... Et en Russie si on sait quand une mission commence, on ne sait jamais quand elle s'achève... et interdiction de contacter qui que ce soit...

Elle n'est rentrée que deux jours plus tôt. Son appartement est comme elle l'a laissé en partant ordonné, bien rangé. A la différence des pas mal d'habitants de la vile, elle ne souuffre pas trop des problèmes de plomberies qui se déclenchent à chaque printemps... l'un des avantages d'être indispensable...

Deux jours qu'elle est rentrée... Deux jours qu'elle se demande si elle le croisera en sortant... elle ne sait rien de lui, même pas son lieu de résidence. Elle ne veut pas trop espérer mais ne peut pas s'en empécher.... de tute façon, elle ne peut rien faire d'autre...

Assise sur l'épais tapis de son salon, elle tente de faire le vide dans sa tête... décidément sa vie est bien agitée depuis quelque temps...

Brian n'avait aucune nouvelle de Alydrina mais il n'était pas inquiet il savait qu'elle était partis en mission. Cela tombait mal mais bon en général tout ne va pas comme on veut. Il avait pu pendant ce temps parfaire son personnage. Il allait régulièrement au siège de la boite. Et il profitait de son boulot pour aller sur le terrain et faire pour ce qu'il était payé, des études géologiques.

Il est prévenu que Alydrina est rentrée la veille. Mais comment reprendre contact. Lui même était partis depuis 1 semaine. Lorsqu'il arrive dans son immeuble, il comprend que la chance est de son côté. Les canalisations de son immeuble ont pétés. Et il fait encore relativement froid et il n'a pas d'eau après 1 semaine sur un chantier. C'est pas l'idéale pour reprendre contact mais bon il a au moins une excuse.

Brian repart sans défaire son sac et prend un taxi qui le dépose en bas de son immeuble. Il entre et monte les escaliers avec un léger noeud au ventre.
*Comment je vais être accueillis ?* Il s'arrête devant sa porte. *On verra bien.* Il frappe à la porte, un sourire sur les lèvres.

*Avec d'infinies précautions, elle porte une tasse de thé brulant à ses lèvres. C'est son préfèré, menthe poivrée . L'odeur se répend dans tout l'appartement, procurant une agréable sensation d'apaisement.

Son regard s'égare par delà la fenêtre du salon, tendue de rideaux d'un rouge sombre. D'un côté elle bénit ce repos forcé, de l'autre, elle se sentirait plus à l'aise et plus utile dans son laboratoire... et puis elle ne penserait à rien d'autre...*

'Non que ce soit désagréable... mais je n'aime pas être comme ça. J'ai l'impression d'attendre quelque chose qui n'arrivera jamais...'

*Elle se laisse aller en arrrière, avant de grimacer de douleur et de soupirer. *

'Stupide mission...'

*Lorsque on frappe à la porte, elle se lève lentement, précautionneusement. Elle n'attend personne mais il arrive qu'on vienne la voir, souvent pour le travail. Dévérouillant le battant, elle l'entrouvre... et marque un temps d'arrêt.*

-...

La porte s'ouvre plus largement, laissant voir une Alydrina un peu amaigrie. Le blanc un peu sale d'un bandage recouvrant tout son avant-bras droit fait contraste avec sa tenue noire. Ses cheveux roux pour une fois laissés libres retombent sur ses épaules.

- Traivis ?

Elle ne peut pas dissimuler sa surprise et au fond, une certaine joie de le revoir si vite. Mais elle n'ose pas aller vers lui, ne sachant comment réagir.

Brian remarque immédiatement le bandage que porte Alydrina et la fatigue qui se lit sur son visage. Le sourire sur son visage s'efface.

- Bonjour Alydrina. Je vois que ton travail n’est pas de tout repos. Je suis venu voir si tu pouvais m'accueillir chez toi quelques temps. J'ai plus d'eau et de chauffage.

Il s'avance vers elle et pose sa main sur sa joue.
- Je sens que c'est moi qui vais m'occuper de toi. Il l'embrasse rapidement sur les lèvres.

Il entre d'autorité dans l'appartement et ferme la porte. Il pose son sac devant l'entrée. Libre de ses mouvements, il la prend dans ses bras délicatement. Il semble vouloir lui dire, je suis la maintenant repose toi.

- Désolé, je suis plein de poussière.

Instinctivement, elle cherche à cacher la blessure sous la manche de son pull.

* Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi...*

Et les surprises s'enchainent quand il lui demande ni plus ni moins de l'héberger. Elle qui ne reçoit pour ainsi dire personne...

- Je... entrez ...

Elle s'efface devant lui, le laissant passer. Elle a l'impression d'être prise dans un tourbillon, elle qui était si calme il y a encore cinq minutes. Le baiser, même rapide, lui redonne ce frisson qu'elle a connu, un mois auparavant.

- Mais je vais bien. Ce n'est rien vraiment...

Ca aussi c'est une réponse toute faite, qu'elle donne parce qu'elle ne veut pas qu'on s'inquiète pour elle. Pourtant, elle s'accroche à lui quand il la prend dans ses bras C'est un contact qu'elle n'a presque jamais connu dans ces circonstances... Elle se sent soutenue. Mais le plus important est qu'elle comprend qu'il lui a manqué. Malgré tout ce qu'elle a pu en penser, sa présence,lui a beaucoup manqué.

Brian lui caresse le dos délicatement.
- J'espère que tu vas bien. Je sais que c'est toujours gênant des blessures à cet endroit.

Il s'écarte légèrement pour voir son visage.
*Elle semble contente de me voir. Elle a du en voir de dure pendant son expédition. Je vais m'occuper d'elle, elle n’en a pas l'habitude. Et en plus ce sera avec plaisir.*

Il lui sourit.

- Penses tu qu'il soit possible que je me douche chez toi. Je reviens d'un séjour dans votre magnifique toundra, et elle aime mettre sa patte sur les gens qui y vont.

Il s'écarte complètement mais garde une main sur son avant bras.

- Ensuite, je vais m'occupe de toi. Car je pense que tu es au repos ? Le minimum de mouvement te sera accordé.

Alydrina se sent un peu dépassée par les évènements. La caresse dans son dos lui donne envie de se blottir encore d'avantage contre Brian, mais elle ne s'y résout pas, ne parvenant pas à se défaire de cette peur qui lui interdit d'agir librement.

Se détachant de lui, elle le considère un bon moment, avant de doucement lui retirer son bras.

- Vous voulez vous occupez de moi ?

Non, elle n'a clairement pas l'habitude. Les propos de Brian lui apparaissent étranges, même si elle apprécie l'attention.

- Mais je vous jure que ça va... Je vais vous montrer où elle la salle de bain...

Elle le précède dans l'appartement. Appartement qui soit dit en passant est un peu plus négligé que d'ordinaire. La jeune femme conduira brian jusqu'à la salle de bain aux carreaux bleu ciel et blanc.

- Il y a des serviettes ici...

Elle lui désigne une armoire et presque ausitôt, quitte la pièce pour retourner dans le salon. Elle se rend parfaitement compte que ses réactions peuvent passer pour bizarres et s'en inquiète.

*Qu'est ce que je vais faire... et si l'Etat Major l'apprend,... Je suis contente qu'il soit là mais je ne sais pas si c'est une bonne idée... Il a dit qu'il voulait s'occuper de moi mais...*

Alydrina a la tête qui lui tourne un peu... Le malaise ne se dissipe pas même lorsqu'elle tente de remettre un peu d'ordre dans la pièce principale.

Brian suit Alydrina dans la salle de bain. Quand il est seul, il profite de ce bain. Car 3 semaines sur un chantier ce n’est pas de tout repos. Il s'habille et rejoint Alydrina.

Brian avance silencieusement pied nu dans l'appartement.
Il en fait machinalement le plan dans sa tête. Devant la porte il observe son hôte. Elle ne va pas bien, et elle est anxieuse.
*C'est moi ou d'autre problème ou les deux.* Il regarde autour de lui.
*L'appartement est plus négligé, elle revient de mission. Mais c'est autre chose j'en suis sur.*

Toujours silencieusement, il s'avance vers elle. Il s'assoit à côté d'elle, délicatement, il l'oblige à s'appuyer contre lui. Il l'entoure de ses bras.
- Repose toi quelques minutes, juste quelques minutes. Brian s'appuie contre le dos du canapé, Alydrina contre lui.

Perdue dans ses pensées, Alydrina fait à peine attention aux bruits d'eau qui émanent de la salle de bain. Elle se sent comme dans du coton, sans pourtant être malade.

Enfin de malade à blessée, il n'y a pas une si grande différence, surtout quand son bras droit lui envoie l'un de ces signaux de douleurs qu'on ne peut ignorer. Etouffant une plainte, elle le saisit de sa main gauche, et serre, espérant ainsi atténuer la douleur.

*Ca ne veut pas se calmer... ça fait une semaine que je suis le traitement et ça me brûle comme au premier jour...*

La tête lui tourne encore un peu plus et elle s'assoit dans le canapé, la main crispée sur son bras. Si bien qu'elle n'entend pas Brian revenir près d'elle. Ce n'est que lorsque le siège ploiera sous son poids et qu'elle sentira un bras sur son épaules qu'elle comprendra qu'il est là.

Levant sur lui un regard indécis, elle hésite, lui résiste même inconsciemment, son corps tendu entre ses bras. Mais la douleur la lance affreusement et elle finit par se recroqueviller contre lui parce que la chaleur qu'il lui apporte apaise un peu sa peur.

Brian reste tranquillement dans cette position, il caresse gentiment et délicatement le dos de Alydrina. Il est content qu'elle se repose sur lui, cela indique qu'elle lui fait un peu confiance.

- Alyesha, je sais que tu ne peux rien me dire et je ne te demanderai pas les détails. Je sais ce que c’est. *Bien plus que tu peux le croire.*

- Tu as quoi comme blessure ? Au fait, je ne plaisante pas en disant que je m'occupe de toi. Tu as besoin que quelqu'un le fasse et je me suis porté volontaire. Il lui embrasse le crâne.

- Etre militaire je connais et faire des choses qui nous empêche de se reposer aussi. Brian ferme les yeux un peu mal à l'aise.

- Je ne sais pas ce que tu as fait mais pour ce soir, tu oublies tout. Alors, on restes comme cela moi cela ne me gène pas du tout. Où tu veux autres choses, un thé, un bain. Je peux t'aider à le prendre si tu veux.

- C'est une brûlure... un test qui a mal tourné... ça va aller...

Elle n'en dira pas plus, mais vu l'importance du pansement, et des médicaments qui trônent sur la petit table basse, elle n'a pas du se rater Le teint jusque là très pâle de la jeune femme semble se colorer un peu, à mesure que les paroles réconfortantes de Brian la rassurent.

- La proposition est tentante...

Elle ne ment pas. Se faire dorloter un peu tient du rêve de petite fille pour elle, mais elle n'a jamais eu l'occasion de le demander. Par fierté, par peur du refus et par crainte qu'on ne se moque d'elle aussi.

Malgré toute la gentillesse de son hôte, elle n'arrive pas à complêtement se détendre et le prouve en se détachant de lui, estimant sans doute avoir plus qu'abusé de son hospitalité entre ses bras.

*Lui, il me comprend... C'est idiot. J'ai tout un groupe de militaires qui sont des compatriotes et ils sont incapables de savoir même mon envie la plus banale, et lui, il arrive de je ne sais où et il devine ce que je veux...*

Son regard bleu se pose sur Brian, tiquant sur la proposition du bain... Son visage prend alors une expression que Brian devrait commencer à connaitre : de la colère.

- Vous... vous dites des choses sensées et après...

Les dents serrées, elle lui assène un coup de poing au ventre. Mauvaise idée : par habitude, elle s'est servie de son bras droit, et la douleur qui commençait à s'atténuer revient, fulgurante. En plus il n'y avait aucune force dans son coup.

Poussant une exclamation énervée, elle saute au bas du canapé se dirigeant vers la salle de bain, toujours en se tenant le bras. L'instant d'après, elle ferme la porte et on peut l'entendre marmonner des choses en russe sur les hommes et leurs idées tordues. Et plus le temps passe, plus elle s'énerve.

- J'arrive pas à l'enlever...stupide bandage !

La porte s'ouvre, laissant passer la voix toujours agacée d'Alydrina.

- Vous pouvez venir ?

Sa main émerge de la salle de bain, tenant un foulard noir.

- Mettez ça sur vos yeux. Je ne veux pas que vous me regardiez pendant que vous m'aidez à me déshabillez... je n'arrive pas à bouger le bras correctement à cause du bandage...

*Là ça lui apprendra... S'il tente quoi que ce soit, je le met dehors, hospitalité russe ou pas !*

Brian éclate de rire à la réaction de Alydrina, il n’en attendait pas moins d'elle. Mais il n'y a pas eu de coup de poing dans la figure, juste dans le ventre. Heureusement que ses côtes étaient réparées depuis le temps.

Il la laisse partir dans la salle de bain. Il se lève pour aller faire du thé dans la cuisine. Quand elle l'appelle il est très surpris, et méfiant. Il va à la salle de bain et regarde le foulard sans comprendre.

- Hum donc ma proposition est accepté ? Brian semble réfléchir. D'accord.

Il prend le foulard et le met sur ses yeux, il a un sourire aux lèvres. *Je crois que j'ai oublié de mentionner ma spécialité pas grave. Je ne serai pas le seul à souffrir Alyesha je te promet.* Il entre dans la salle de bain.

- Que veux tu que je fasse ? Il a les mains tranquillement le long de son corps.
- Il faudra que tu me guides car je vois rien.

Elle a un soupir rassurée en le voyant coopérer et mettre son bandeau. Le bandeau à en effet un double emploi : éviter à Traivis de jouer les voyeurs et l'empêcher de voir l'ampleur des blessures qu'elle a pu se faire lors de cette mission. En effet, elle a pas mal de coupures sur le buste et les rougeurs dues à la brûlure s'étendent bien au delà de son avant bras droit.

Doucement, elle lui prend la main,pour la guider de son épaule à son bras droit. Le pull y est encore, mais de façon désordonnée.

- Si vous vouliez bien m'aider à le retirer... j'ai l'impression qu'il est coincé dans mon dos...

Dans son dos, il y a un autre pansement, qui s'est accroché au pull...

*Pas le choix, quand je tire, j'ai l'impression que ça tire sur ma plaie...*

Elle se retourne, guidant toujours la main de Brian à sa taille, sur l'ourlet du pull et attend. Dans la baignoire, l'eau du bain continue de couler..

Brian se laisse guider par Alydrina. Quand il sent sous ses doigts le pull, il pose son autre main sur son épaule pour se faire une image mentale de Alydrina.

- Je passe la main sous le pull pour ne pas tirer sur le pansement. Il s’exécute. Presque en la caressant il remonte au pansement.

- Je l'ai, je vais détacher le pansement, si je te fais mal tu me le dis. Avec lenteur il détache la partie collée. A la moindre crispation de Alydrina, il s'arrête et reprend plus lentement encore. En même temps, il évalue le pansement et juge la gravité des blessures. Il a senti sous ses bras les multiples éraflures.

*Elle est gravement blessée et elle veut prendre un bain ! Mais elle pense à quoi, pourtant elle est médecin.*

- Alyesha,....je ne suis pas médecin, mais est-il prudent de mouiller les pansements. Dans ce cas, il faudra vous les refaire et la cicatrisation en sera ralentie. A moins que tes blessures ne réclament de l'eau.
*Peut être a t-elle été brûlée ?* Il laisse sa main posée sur sa taille à même la peau.

Lentement, il descend son autre main sur son bras.

- Besoin que je t'aide pour autre chose ? Sa voix est douce et calme.

Alydrina n'arrive pas à se détendre autant qu'elle l'aurait souhaité. La proximité de Brian et ses mains sous son pull la mettent mal à l'aise, même si elle admet qu'il se montre très patient. Elle se crispe, parfois sous la douleur due à ses blessures, et au retrait du pansement. Mais dans l'ensemble, elle supporte assez bien la chose.

Quand il parle de l'eau du bain, elle a un sursaut. Rapidement, elle ferme le robinet. Elle semble très confuse.

*Mais qu'est ce que j'ai fait...*

- Je... désolée, c'est une habitude quand je rentre de mission... J'ai la tête ailleurs...

Dissimulant son visage derrière ses mains, elle prend une longue inspiration, tentant de s'éclaircir les idées, une fois de plus. En soit, ses brûlures ne sont pas très graves, l'ennui c'est qu'elle en a beaucoup.

- En fait...

*Bon sang, je vais dire ou faire une bétise... en plus, c'est très génant...*

- Je crois que je vais devoir accepter votre proposition...

Elle tressaille en sentant les mains de Brain se déplacer lentement sur elle avant de reculer quand elle comprend qu'il cherche à connaitre l'étendue de ses blessures. Seulement il y a la baignoire derrière elle, qu'elle finit par heurter. Elle demande, d'une voix précipitée.

- J'ai juste besoin que vous me passiez un gant humide dans le dos et que vous refassiez le pansement, après ça ira !

De nouveau, elle donne l'impression d'être un animal pris au piège. Et elle s'en mord les doigts parce qu'en un sens, c'est de sa faute si elle en est là maintenant.

*Mais quelle idiote je fais !*

Elle lui tourne désormais le dos, trop honteuse - et trop pudique - pour le regarder en face.

- Alyesha, je veux bien vous aider mais il faudra me faire un minimum confiance. Je ne peux pas refaire votre pansement sans rien voir.
Brian soupire, il passe sa main dans ses cheveux. Il retire aussi le foulard qui est sur ses yeux. Il la fait se retourner vers lui gentiment mais fermement.

- Alyesha, je vais franc et direct. Brian la regarde sérieusement. Tu m'attires et me plaît et je serais on ne plus ravis d'être invité dans ton lit. Brian était s'incère en disant cela.
- Mais j'ai dis invité. On va avancer à notre rythme d'accord. Je suis quelqu'un de patient.

Il lui sourit.

- Là, il s'agit de toi et de ta santé. Alors pour le quart d'heure qui vient je vais me comporter en .....grand frère avec toi. Et pour après en garçon attiré par une belle femme qui comprend qu'elle est blessée. Et qu'elle a besoin de se reposer et qu'on s'occupe d'elle.
*C’est pire qu’avec Caily, c’est elle qui a mis les limites au départ et là c’est moi qui dois le faire. Et j’ai vraiment pas l’habitude.*

Brian évalue visuellement les blessures qu'il voit sur le bas ventre dévoilé par le haut toujours un peu relevé.
*C'est bien ce que je pensais des brûlures.* Il la fait se retourner pour qu'il voit son dos. Il commence à l'aider à enlever son haut.

- Alyesha, je t'aide juste pour le dos et quand tu auras finis je t'aiderai à remettre ton haut et je referai le pansement.

Le malaise d'Alydrina ne fait que s'accentuer. Elle déteste exposer ses faiblesses. Et elle se retrouvait dans cette situation embarassante où Brian pouvait les voir dans son ensemble. Tant les physiques que celles, plus secrêtes de son esprit.

Lorsqu'il l'oblige à se tourner vers lui, elle est trop déstabilisée pour soutenir longtemps son regard. Elle dirait oui à tout ce qu'il dit, pourvu qu'il cesse de l'observer ainsi... Discrêtement, elle tente d'abaisser son haut, sans grand succès à cause du pansement.

Après un temps qui peut paraitre long, elle finit par hocher la tête, pour ensuite lui tourner le dos. Ses doutes quant à la possibilité qu'il se tienne tranquille ne se sont pas dissipés, mais elle ne peut plus faire marche arrière. Elle frémit parfois, quand la douleur se réveille, mais ne dit pas un mot, acquiescant simplement aux paroles de Brian.

Et son coeur qui fait des siennes, qui n'arrêtes pas de battre plus vite...

Brian lui enlève son haut le plus délicatement possible. Il a maintenant une vue du problème. Il prend le gant et gentiment il lui nettoie entièrement le dos et le sèche.

- Je te laisse pour le reste, je suis juste derrière la porte quand tu as finis tu m'appelles et je t'aide pour le pansement.

Brian sort rapidement de la salle de bain et attend.
*Foutu boulot, pour moi et pour elle. Elle devrait faire attention à elle.*

Il rentre dans la salle de bain à sa demande.
- Le matériel pour te soigner ?
Brian suit les instructions de Alydrina.
- J'ai presque envie d'embrasser ou tu as mal mais j'ai promis alors je ne fais rien. Mais en tant que grand frère je pourrai. Il a un léger sourire.

Brian finit et l'aide à se rhabiller.
- La torture est finie. *Pour nous deux.* Il lui prend la main et l'entraîne dans le salon et la fait assoir sur le divan.

- Tu veux quoi à manger ? Il se dirige vers la cuisine.

Quoi que toujours tendue, Alydrina apprécie les soins que Brian lui donne. Il a la délicatesse de la laisser seule pour qu'elle finisse même si, elle en est persuadée, il serait bien resté près d'elle.

*Oui mais non... Ca ne marche pas comme ça...*

Elle doit l'appeler quand même, pour le pansement, et lui donne ses instructions d'une voix calme. La compresse la soulage indéniablement même si l'idée des baisers sur ses brûlures lui amènent le rouge au joues.

- Merci...

Elle se laisse entrainer dans le salon. Plus calme, maintenant que la douleur s'est apaisée, elle regarde Brian avec une drôle de tête quand il lui propose de lui faire à manger.

- Vous voulez cuisiner ? Je n'ai rien contre mais...

Elle a l'air dubitatif puis hausse les épaules.

- D'accord, je vous fais confiance... Vous n'avez qu'une seule contrainte. Si vous vous rappelez de mes goùts, ça ne devrait pas être dur...

Un léger sourire en coin éclaire son visage. Elle ne s'en rend pas compte mais elle adore tester Brian et sa patience à son égard.

Brian sourit à Alydrina quand cette dernière donne son accord.

- On ne bouge pas du fauteuil, sinon je te porte et je te garde dans les bras dans ce dernier pour être sûr que tu ne bouges pas. Et dans ce cas pas de dîner.

- Je ne promets rien de merveilleux, et pour votre demande il faut voir ce que je trouve et que je sois capable d’utiliser.

Brian entre dans la cuisine et farfouille dans le réfrigérateur et dans les placards.
*Bon filet de truite au safran, avec des pommes de terre. Cela devrait aller.*

Brian commence à peler les patates et les faire cuire. Il s’attaque au poisson, vidage, cuisson et petite sauce au safran. Quand tout cuit tranquillement il revient dans le salon.

- C’est prêt dans 15 minutes. Je met la table et on mange ensuite, comme on dit toujours c’est meilleur chaud. En boisson, tu veux quoi ?
Brian prépare la table en même temps.

Il retourne en cuisine pour apporter les deux plats.

- Alors, truite au safran et pomme de terre pour mademoiselle.
Il s’approche de Alydrina.
- Tu viens ! Il lui tend la main pour l’aider à se lever.

Alydrina reste sagement assise sur le canapé. La menace de Brian semble avoir porté et elle n'en bouge que pour feuilleter un livre sur la génétique. De temps à autres, elle observe Brian dans la cuisine. A l'évidence, il sait se débrouiller avec ce qu'il y a et comme elle n'a pas fait de courses depuis un moment, elle ne peut que le féliciter.

Elle hume l'odeur qui se dégage de la pièce. Son estomac, resté silencieux durant ces derniers jours commence de doucement se manifester. Ca l'étonne un peu d'ailleurs.

- Eh bien...

Quand Brian lui tend la main, elle la prend volontiers, afin de se lever. Elle lui fait son premier sourire sincère et détendu depuis qu'il est arrivé. Elle prend place à table et regarde le plat qu'il a préparé.

- Ca m'a l'air parfait... Je vais finir par croire que ça a du bon de se faire dorloter.

- C’est agréable de se faire dorloter. Il lui sourit. Cela dépend aussi de la personne qui te dorlote.

Il fait le service.

- J’espère que tu vas aimer, je ne sais faire que des plats simples, mais pour le poisson je me débrouille.
Brian commence à manger. *C’est bon, je ne me suis pas fourvoyé.*

- Pour le reste de la soirée je propose du repos et au lit. Et pour cette nuit ce sera toute seule. Il la regarde avec un sourire dans les yeux.

*Va-t-elle réagir ?*

- Alyesha, est ce que tu acceptes de m’héberger ? Je suis désolé de m’imposer mais je ne sais pas ou aller en dehors de l’hôtel bien sur. Mais j’ai bien fait de venir au final, cela va te permettre de te détendre.

Alydrina regarde son plat, alors que son ventre continue de se manifester, un rien plus bruyamment.

- Je vous l'ai dit, je vous fais confiance, pour ça... Bon appétit.

Elle commence à manger, à petites bouchées, de cette façon très posée qu'elle avait déjà montré lors de leur dîner au restaurant. Mais à voir l'expression de son visage, elle a l'air d'apprécier le repas.

*Ca me change... c'est vraiment bon...*

Elle a une petite moue, en reposant ses couverts, son plat à moitié vide. De nouveau cette sensation de détente, de se sentir soutenue qui lui faisait battre le coeur, lui piquait les yeux... Rapidement, elle se passe une main sur le visage, juste à temps pour effacer cette expression un peu attendrie qu'elle se sent avoir. Elle saisit les paroles de Brian au vol.

- Seule ? Oui bien sûr. *Et les suivantes aussi.*

Alydrina n'a pas haussé la voix, soutenant ce regard amusé, qui semble la tester. Mais, elle a répondu de façon à ce que les choses soient claires. Elle apprécie toutes ces attentions mais ne s'autorise pas à penser à plus.

- Hum... non, je n'ai rien contre...Je comprends le problème, ça fait longtemps que je vis ici... Vous pouvez rester.

Brian sourit en voyant que Alydrina semble apprécier ce qu'elle mange et qu’elle se détend légèrement. Il sourit franchement quand elle lui confirme qu'elle dormira seule.

Il est soulagé qu'elle accepte de l'héberger. *Ouf, cela a été moins dur que prévu mais la suite va me prendre du temps.*

Brian finit de manger ce qu’il y a dans son assiette.

- Tu as plusieurs jours de convalescence ? J'espère ! Vu tes blessures, il te faut du temps. Je ne pense pas qu'ils soient assez inhumains pour le faire ? Même les plus pourris que j'ai rencontré ne le feraient pas. Ou alors je ne leur permettais pas de le faire. Il a un sourire un peu crispé.

Brian en voyant qu'elle ne touche plus à son assiette, la regarde.
- Tu as assez mangé ?

- J'ai... Oui j'ai fini...

Elle n'a fini son plat qu'à moitié. D'ordinaire elle mange un peu plus mais là, plus rien ne passe. Et sa santé actuelle n'est pas seule responsable de ce subit manque d'appétit.

- J'ai une semaine... le temps que mes blessures les plus sérieuses cicatrisent... ensuite je devrais réintégrer la base...

Dans les faits, cela n'empèche pas Alydrina de travailler. Comme en témoignent les livres posés à même le sol, traitant de génétique évolutive ou encore de biochimie génétique... tout un programme. Inutile de préciser que ces ouvrages sont bien épais.

- Je crois quand même que je passerai au laboratoire, de temps en temps...

Elle se lève, sans croiser le regard de Brian. Elle pressent qu'il ne sera pas d'accord, mais elle ne veut pas lâcher ça. Elle redoute d'être trop en retard ensuite. Et puis ce travail, c'est toute sa vie.

Se laissant tomber sur le canapé, elle a une petite grimace de douleur. Mauvaise idée : son dos la fait encore souffrir.